L’application de politiques de visa avenantes signifie plus d’affaires, plus d’investissements et plus d’innovations.
Une politique de visas accueillante permet de développer les entreprises locales, de réaliser des économies d’échelle et de créer des chaînes de valeur rentables. La technologie numérique joue un rôle important : les récentes avancées permettent de simplifier les formalités d’entrée, ce qui donne l’occasion à plus d’étudiants, de commerçants ou de résidents de voyager, d’échanger des connaissances et de développer de nouveaux marchés.
L’IIRA utilise trois indicateurs pour mesurer le degré de coopération entre les pays et les communautés économiques régionales sur la liberté de circulation :
- L’indicateur du nombre de pays qui offrent des visas à l’arrivée dénombre les pays de la région dont les ressortissants peuvent bénéficier de visas à l’arrivée dans d’autres pays. Il mesure la facilité avec laquelle les ressortissants de ce pays peuvent se déplacer dans la région pour le tourisme, les affaires ou des transactions quotidiennes.
- L’indicateur du nombre de pays qui exigent un visa dénombre les pays dont les ressortissants ont nécessairement besoin d’un visa lorsqu’ils se rendent dans l’un des autres pays de la région.
- L’indicateur relatif au Protocole (de Kigali) sur la libre circulation des personnes indique si un pays a ratifié ou non le Protocole au Traité instituant la Communauté économique africaine, relatif à la libre circulation des personnes, au droit de résidence et au droit d’établissement. Une fois mis en œuvre, ce protocole permettra aux travailleurs, étudiants, chercheurs et résidents des CER africaines de voyager librement entre les États signataires (ratifié = 1 ; non ratifié = 0).
Performance globale
Les scores des pays en ce qui concerne cette dimension sont très disparates. Plusieurs ont des scores inférieurs à 0,1, très en deçà de la moyenne africaine qui est de 0,441. Ce résultat reflète les obstacles auxquels les ressortissants africains sont confrontés lorsqu’ils voyagent, ce qui rend plus difficile la conduite des affaires, les visites touristiques, et ne favorise pas l’intégration de façon générale. L’adhésion au Protocole (de Kigali) sur la libre circulation des personnes et une plus grande ouverture des visas amélioreront les scores dans ce domaine en réduisant les coûts de transaction, en intensifiant les échanges commerciaux et en renforçant l’efficacité de la production.
Les meilleures performances
Avec des scores parfaits, les Comores, Djibouti et la Somalie se disputent la première place en ce qui concerne la libre circulation des personnes. Les ressortissants de l’ensemble des 53 pays africains peuvent obtenir un visa à l’arrivée dans ces pays, et tous les trois ont adhéré au Protocole (de Kigali) sur la libre circulation des personnes.
La Mauritanie et le Mozambique suivent avec des scores élevés également. La Mauritanie et le Mozambique ont eux aussi signé le protocole.
Les pires performances
La Libye, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Burundi et l’Algérie sont les pays les moins intégrés en termes de liberté de circulation : leurs scores sont proches de zéro. Aucun d’eux n’a signé le Protocole (de Kigali) sur la libre circulation des personnes, et ils exigent de la plupart des ressortissants africains qu’ils obtiennent un visa d’entrée pour visiter leur territoire.
Les pays à performance faible, moyenne et élevée sont classés sur la base d’un intervalle de confiance de 95 % à partir de la moyenne. Dans des conditions linéaires, un score inférieur à 0,333 est classé faible, un score se situant entre 0,334 et 0,667 est considéré comme moyen, et un score supérieur à 0,668 est jugé élevé.
Dans ce graphique, le « score parmi l’Afrique » représente le score d’un pays par rapport à tous les autres pays africains, pas seulement les membres de la ou des communautés économiques régionales auxquelles appartient le pays en question.
Scores des pays des indicateurs de la libre circulation des personnes,
organisés selon les communautés économiques régionales
L’Indice sur la libre circulation des personnes et l’Indice sur l’ouverture des visas de l’IIRA mesurent différents éléments. Tous deux évaluent certes les régimes d’ouverture de visas des pays (possibilité ou non pour les ressortissants d’un pays de voyager au sein de la région sans visa, ou de demander un visa à l’arrivée), mais l’IIRA évalue en outre le degré d’engagement des pays africains vis-à-vis du Protocole au Traité instituant la Communauté économique africaine, relatif à la libre circulation des personnes, au droit de résidence et au droit d’établissement.