La convergence et la stabilisation des politiques macroéconomiques dans une région créent un environnement financier sain qui attire des investissements transfrontaliers.
Le degré de cohérence macroéconomique entre un pays et ses voisins permet aux investisseurs de calculer la valeur et le potentiel de leurs investissements.
Pour mesurer l’intégration macroéconomique, l’IIRA utilise trois indicateurs :
- Le différentiel des taux d’inflation au niveau régional : L’indicateur mesure l’écart entre le taux d’inflation d’un pays et le taux d’inflation visé par la région. Lorsque les données nationales ne sont pas disponibles, l’indicateur utilise le taux positif minimum (c’est-à-dire le taux d’inflation non-négatif le plus bas) de la région.
- La convertibilité régionale de la monnaie : L’indicateur évalue la facilité avec laquelle les étrangers et les entreprises peuvent réaliser des transactions. En particulier, il compte le nombre de pays de la région avec lesquels un pays partage une monnaie commune ou avec lesquels sa propre monnaie est convertible.
- En l’absence de données détaillées sur les investissements étrangers directs régionaux, le nombre d’accords bilatéraux d’investissement en vigueur sert de base d’évaluation de l’importance des mouvements transfrontaliers de capitaux. Ce nombre n’inclut pas les traités qui n’ont pas été ratifiés et ceux qui ont été dénoncés.
Performance globale
Le score moyen du continent est modéré. Les pays sont très hétérogènes, avec des écarts proches de 0,8 entre les pays les plus intégrés et ceux les moins intégrés.
Ce résultat tient essentiellement au niveau excessif de l’inflation dans certains pays. L’adoption de politiques fiscales et monétaires coordonnées et rigoureuses s’avère une priorité si le continent aspire à la stabilité économique. Un climat économique sain favorisera l’accroissement des investissements transfrontaliers et renforcera l’intégration macroéconomique.
Les meilleures performances
Le Maroc est le pays africain le plus intégré dans le domaine macroéconomique. Le pays se positionne loin devant le second du classement, à savoir Maurice. Viennent ensuite l’Égypte, le Rwanda et le Mali.
Les meilleures performances sont généralement les pays dont les monnaies sont facilement convertibles en d’autres devises. C’est le cas du franc rwandais et du dirham marocain. L’Égypte, le Maroc et Maurice sont les pays mettant actuellement en œuvre le nombre le plus élevé de traités bilatéraux d’investissement, autre facteur qui renforce leur position dans le domaine.
Les pires performances
Les deux pays au bas de l’échelle en ce qui concerne l’intégration macroéconomique en Afrique sont le Soudan du Sud et l’Angola dont les scores sont proches de zéro. Les autres pays à faible performance sont la Zambie, le Malawi et l’Érythrée. Le Soudan du Sud affiche le taux d’inflation le plus défavorable et n’est présentement lié par aucun accord bilatéral d’investissement. La performance des autres pays dont les monnaies ne sont pas convertibles est également faible.
Les pays à performance faible, moyenne et élevée sont classés sur la base d’un intervalle de confiance de 95 % à partir de la moyenne. Dans des conditions linéaires, un score inférieur à 0,333 est classé faible, un score se situant entre 0,334 et 0,667 est considéré comme moyen, et un score supérieur à 0,668 est jugé élevé.
Dans ce graphique, le « score parmi l’Afrique » représente le score d’un pays par rapport à tous les autres pays africains, pas seulement les membres de la ou des communautés économiques régionales auxquelles appartient le pays en question.