Selon l’édition 2018 de l’Indice de développement des infrastructures de la BAD, les investissements dans l’infrastructure représentent plus de la moitié de la croissance économique de ces dernières années en Afrique.
Cette croissance est principalement portée par les améliorations dans les technologies de l’information et de la communication. Toutefois, pour entretenir une croissance optimale, il y a lieu de développer les infrastructures afin de faciliter non seulement les connexions intérieures, mais également celles intrarégionales, voire extrarégionales.
L’IIRA utilise deux indicateurs pour mesurer le degré d’intégration régionale des infrastructures en Afrique :
- L’Indice de développement des infrastructures de la BAD est un indice composite qui mesure neuf éléments dans les domaines suivants : électricité, transport, technologies de l’information et de la communication, et eau et assainissement dans une zone donnée. Des indicateurs à caractère plus régional – connectivités routières transfrontalières, infrastructures électriques transfrontalières, coût de l’itinérance mobile – seraient préférables, mais pour l’heure, il n’existe pas de données complètes et fiables sur ces éléments.
- Au moment de la rédaction de la présente édition, 28 pays africains avaient signé l’Accord portant création du Marché unique du transport aérien africain, une initiative visant à ouvrir les espaces aériens de l’Afrique. L’IIRA n’utilise pas cette variable, car ce qui compte le plus en matière d’intégration, c’est plus la mise en œuvre que la signature d’accords tels que celui-là. L’IIRA mesure plutôt la proportion des connexions aériennes intrarégionales, c’est-à-dire le nombre de vols intrarégionaux d’un pays au départ et à l’arrivée, en pourcentage du total des vols intrarégionaux.
Performance globale
Avec un score moyen se limitant à 0,220, l’Afrique est à la traîne en matière d’intégration des infrastructures. Plusieurs pays ont des scores proches de zéro et dans 31 pays, le manque d’intégration des infrastructures est effarant. Seuls 11 pays africains sont modérément bien intégrés au niveau régional, dans le domaine.
L’intégration régionale ne peut être effective sans infrastructures adéquates. Dans notre univers hautement technologique, la solidité des liens économiques en matière de développement commercial, financier, social et de la production passe par des infrastructures bien conçues, biens connectés. La mise en œuvre, sans délai, de stratégies visant à remédier au déficit d’infrastructures s’impose comme un impératif.
Les meilleures performances
L’Afrique du Sud occupe la première place en matière d’intégration des infrastructures sur le continent. Il devance de très loin les autres pays les plus intégrés. Les meilleures performances suivantes sont l’Égypte, les Seychelles, le Maroc et la Tunisie.
L’Afrique du Sud possède de bonnes connexions aériennes. Elle a les meilleures connexions par voie aérienne du continent, étant donné que ses ressortissants et ceux du reste de l’Afrique peuvent voyager d’un pays africain à un autre de manière assez efficiente. Le Maroc et la Tunisie sont également dotés de bonnes connexions aériennes. L’Indice de développement des infrastructures de la BAD accorde les meilleurs scores pour l’infrastructure aux Seychelles, suivi de l’Égypte.
Les pires performances
Le Soudan du Sud, l’Érythrée, la Somalie, le Tchad et le Niger sont les pays les moins intégrés du continent en matière d’infrastructures : tous affichent des scores proches de zéro. La Somalie, le Soudan du Sud, le Niger et le Tchad possèdent également les infrastructures les moins développées, selon la mesure de l’Indice du développement des infrastructures de la BAD. La faiblesse de l’Érythrée réside dans l’inadéquation de ses connexions aériennes continentales.
Les pays à performance faible, moyenne et élevée sont classés sur la base d’un intervalle de confiance de 95 % à partir de la moyenne. Dans des conditions linéaires, un score inférieur à 0,333 est classé faible, un score se situant entre 0,334 et 0,667 est considéré comme moyen, et un score supérieur à 0,668 est jugé élevé.
Dans ce graphique, le « score parmi l’Afrique » représente le score d’un pays par rapport à tous les autres pays africains, pas seulement les membres de la ou des communautés économiques régionales auxquelles appartient le pays en question.