Un pays est performant en matière d’intégration productive si ses capacités de production complètent celles d’autres pays de la région ; autrement dit, s’il est spécialisé dans les étapes de la production pour lesquelles il jouit d’un avantage comparatif et peut bénéficier d’économies d’échelle.
La dimension de l’intégration productive de l’IIRA s’appuie sur trois indicateurs qui évaluent la participation du pays dans les chaînes de valeur et d’approvisionnement régionales :
- Part des exportations intrarégionales de produits intermédiaires : L’indicateur concerne les exportations intrarégionales de produits intermédiaires (semi-finis) du pays, en pourcentage de la totalité de ses exportations intrarégionales.
- Part des importations intrarégionales de produits intermédiaires : L’indicateur concerne les importations intrarégionales de produits intermédiaires (semi-finis) du pays, en pourcentage de la totalité de ses importations intrarégionales.
- Indice de complémentarité du commerce de marchandises : Cet indicateur compare le profil d’exportation d’un pays au profil d’exportation de la région. Il représente la valeur absolue totale de la différence entre la part des importations et la part des exportations des pays à l’étude par rapport à la région, divisée par deux.
Performance globale
L’intégration productive est le maillon le plus faible de l’Afrique en matière d’intégration régionale. Le score moyen du continent pour cette dimension n’est que de 0,201, et le fait est que 33 pays ont des scores plus bas.
Il faut en déduire que la production n’est pas équitablement étalée sur le continent et que les pays ne sont pas en train de tirer parti de leurs avantages comparatifs. Cette situation est peut-être due à l’insuffisance ou l’inexistence de logistiques : les chaînes d’approvisionnement régionales ont besoin de logistiques qui fonctionnent correctement.
Il y a urgence à ce que les pays africains améliorent leurs capacités productives. Ils peuvent y parvenir par une meilleure coordination des échanges commerciaux et des politiques d’investissement au niveau panafricain et par la promotion d’une coopération accrue entre acteurs du secteur public et du secteur privé.
Les meilleures performances
L’Afrique du Sud est le leader du continent en matière d’intégration productive, affichant le score maximum. Les importations et exportations de produits intermédiaires à destination et à partir de l’Afrique du Sud représentent une part plus importante du commerce régional de ce pays qu’elles ne le sont pour n’importe quel autre pays du continent, et l’Afrique du Sud détient le meilleur score dans les calculs de l’Indice de complémentarité commerciale des marchandises.
Le Nigéria, deuxième du classement des pays les plus intégrés en matière d’échanges commerciaux, arrive loin derrière, avec un score de 0,364. Ses exportations florissantes de carburant contribuent à ce classement. Le Nigéria est suivi de l’Angola, de la Tunisie et de la Zambie. Les produits intermédiaires qui font l’objet des échanges commerciaux en Tunisie et en Angola sont largement complémentaires des profils de production de leurs voisins. Le rang élevé qu’occupe la Zambie découle peut-être de l’importance de ses importations d’équipements industriels.
Les pires performances
Les pays les moins intégrés sont la République du Congo, le Lesotho, l’Éthiopie, la Mauritanie et le Niger. La faiblesse du pays le moins performant, la République du Congo, tient à la faiblesse de ses exportations de produits intermédiaires. La complémentarité entre la production du Lesotho et d’autres productions de la région est faible, et le Niger importe peu de produits intermédiaires. Les autres pays à faible performance sont caractérisés par une faiblesse des exportations.
Les pays à performance faible, moyenne et élevée sont classés sur la base d’un intervalle de confiance de 95 % à partir de la moyenne. Dans des conditions linéaires, un score inférieur à 0,333 est classé faible, un score se situant entre 0,334 et 0,667 est considéré comme moyen, et un score supérieur à 0,668 est jugé élevé.
Dans ce graphique, le « score parmi l’Afrique » représente le score d’un pays par rapport à tous les autres pays africains, pas seulement les membres de la ou des communautés économiques régionales auxquelles appartient le pays en question.